A comme Affronter
Je lui ai adressé un nouvel
email vers 17h : As-tu lu le mail avec l’explication de la légende sur l’amaryllis ?
17h45, la réponse :
Non.
17h45 et 10 secondes, je renvoie
un mail on ne peut plus explicite : Amaryllis : Théocrite, dans ses
Idylles, avait ainsi nommé une nymphe, symbole de la beauté et de la pureté
dont un chevrier était tombé follement amoureux.
Je ne suis pas ce chevrier
mais j’ai les mêmes sentiments à ton égard
Voilà, c’est dit !
Une boule, une boule d’angoisse
énorme m’a immédiatement bloqué la respiration. J’allais devoir affronter mon
destin… Je n’osais me retourner vers Elle, Elle qui travaille à moins de cinq mètres derrière moi.
Je continuais
à faire semblant de travailler… En attendant un mail de réponse, un appel
téléphonique ou simplement le bruit de ses pas s’approchant de moi.
Rien.
A 18h27, Elle s’est levée,
mon cœur s’est arrêté un instant, Elle a enfilé son imperméable…Elle est passée
à côté de moi sans me voir et s’est dirigée vers la sortie. Je la suivais du
regard, complètement paralysé. Puis, je l’ai vue hésiter une fraction de
seconde et Elle s’est retournée, m’a regardé et avec un sourire que j’ai trouvé
plein de mélancolie m’a souhaité : Bon Week-end ! Et Elle s’en est
allée…
Je suis resté là, comme un
imbécile, à sourire niaisement, incapable de lui répondre. J’ai recommencé à
respirer, j’ai commencé à sentir mon cœur battre.
Elle a lu mon message, Elle
l’a compris bien sûr… Maintenant il va falloir que j’attende mardi pour affronter
de nouveau son regard, peut être viendra-t-Elle vers moi et pourra-t-on parler ?
Et si ce long week-end lui permettait de nourrir une rancœur à mon égard et que
mardi je perde son amitié, son sourire, son aménité ?
Non, Elle ne pourra pas,
Elle est trop parfaite ! Trop parfaite !